Pour différentes raisons, j’entretiens une relation ambivalente avec le cépage Pinot Gris. J’aime, puis je n’aime pas ; la ritournelle de la marguerite dans mon verre. Parmi ces raisons, il y a les sucres résiduels qui, lorsque mal communiqués, ébrèchent les accords mets et vins. C’est qu’entre sec, demi-sec et moelleux, l’ancien « tokay d’Alsace » (nom attribué jusqu’en 1984) ne compagnonne pas les mêmes plats !
Afin d’éviter les mauvaises surprises, soyez curieux. Entre d’autres mots, prenez le temps de vous approvisionner de temps à autre chez un vigneron de la région. Vous découvrirez que le jus de raisin fermenté se révèle incroyablement plus savoureux après avoir rencontré l’humain qui s’y dévoue.
Ceci m’amène à vous présenter le domaine Emile Beyer, à Eguisheim. Valérie & Christian Beyer sont à la tête de cette entreprise familiale et dynamique. Charismatiques et bienveillants, ils font résolument partie des vignerons qui inspirent des discussions passionnantes. Leur gamme présente des vins fringants et harmonieux. Fervente amatrice de leurs Riesling (notamment le Saint-Jacques et le Eichberg), j’ai joué du tire-bouchon sur leur Pinot Gris pour l’occasion.
Dans le verre, ça sent bon les mirabelles juteuses. Quelques tournoiements dévoilent des notes de cailloux, et de fumée. À l’attaque, le vin emplit le palais d’une explosion fruitée. Puis, la salinité, quasi ciselée, s’installe gracieusement. La perception des sucres résiduels est toute modérée. La finale est précise, et fait écho aux notes fumées perçues à l’olfaction. À table, j’opte pour des pilons de poulet marinés au miel et à l’ail, et quelques légumes racines. Le tout sur une même plaque, et hop au four ! Voilà une bouteille qui me réconcilie avec le Pinot Gris.
J’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… !
Pour découvrir les autres cuvées, et les actualités du domaine Emile Beyer, c’est ici et ici.
J.
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